Megaupload fait la nique à l'Hadopi !!

Les pirates semblent avoir un coup d'avance sur l'Hadopi. Depuis l'envoi des premiers mails par la Haute Autorité, les internautes ont changé leurs comportements et ne passent plus par les réseaux Peer To Peer pour télécharger illégalement. Le téléchargement direct et le streaming connaissent un véritable engouement. Un vrai casse-tête pour les autorités. 

Au jeu du chat et de la souris, il semblerait que la souris soit bien plus maline. Alors que l'Hadopi surveille les réseaux Peer to Peer et a commencé à envoyer ses premiers mails aux pirates, ces derniers ont déjà trouvé la parade pour télécharger gratuitement et sans aucun risque. Depuis quelques mois, les sites de téléchargement direct (direct download) comme Megaupload ou de streaming, mais aussi les newsgroups pour les plus experts, connaissent un véritable engouement. 

Selon une étude menée par la firme Comscore, le site Megaupload a vu son nombre de téléchargements bondir de 35 % en un an. Basé à Hong Kong, ce site propose aux internautes de déposer des fichiers volumineux sur un serveur et et de donner à une tierce personne la possibilité de le télécharger par un simple lien ou si c'est un film, de le regarder en streaming sur Megavideo. 

Ainsi, si un pirate décide de mettre ce fichier à disposition de tous, il lui suffit de déposer le lien sur un des nombreux sites qui répertorient tous ces liens de téléchargement. Toutefois, l'astuce de Megaupload réside dans la limitation du débit et de la quantité de données à télécharger. Ainsi, pour télécharger en illimité et gratuitement, le pirate devra débourser 10 € par mois. En effet, à la base, Megaupload est un site de partage de fichier payant. 

Plusieurs problèmes se posent à l'Hadopi. Non seulement ce site se trouve hors de sa juridiction mais en plus comment faire le tri entre les fichiers légaux et les œuvres protégées sans vérifier le contenu de chaque fichier ? 

Une autre méthode pour télécharger sans risque de recevoir un mail de l'Hadopi, consiste à utiliser les newsgroups, sorte de forums qui permettent d'envoyer des fichiers fragmentés et de les reconstituer à l'aide d'un logiciel. Là encore pour s'affranchir des limitations, les internautes doivent payer. 

Pour l'instant, l'Hadopi semble démunie devant cette nouvelle pratique. Si certains crieront au scandale et au vol de leurs œuvres, d'autres peuvent aussi mettre en avant que cette pratique révèle que les internautes sont prêts à payer pour télécharger des œuvres mais avec une offre d'abondance. 

A l'heure où 75 % des jeunes téléchargent illégalement dont un quart sur demande de leurs parents, le téléchargement direct risque d'être à l'ordre du jour du G8 du web cher à Nicolas Sarkozy qui se tiendra à Deauville lors du G20. Mais Hong Kong sera représenté par la Chine pour qui les droits d'auteurs sont une notion plutôt vague.